Bénin 1 suite et fin
Par Pierre
Après ce numéro impressionnant de funambule. Le rassemblement peut commencer.
la journée passe en danses et (presque) transes.
Nathalie est à l'affut. Jean Michel doit jouer son rôle de photographe au milieu de tout cela... Et moi j'essaye de suivre au son.
Il n'y aura pas de sacrifices ce jour-là, car nous sommes vendredi. Et selon la religion vaudun, le sang ne doit pas couler le vendredi... J'ai envie de dire tant mieux !! Mais faire couler le sang d'un animal peut permettre de "laver" des souffrances, et c'est cela qui garantissait (ou contribuait à garantir) l'ordre social à une certaine époque. Et je pense que c'est encore le cas aujourd'hui...... Alors, considérons ce "tant mieux" comme l'expression d'un regard ethno-centré. Après deux ans et demi de Polynésie, je m'aperçois combien il est difficile de sortir de ce petit travers... Bref !
Suite du rassemblement, avec ces femmes et ses enfants qui dansent avec des charges énormes sur leur dos, qu'il font remonter d'un coup de reins, puis les laissent tomber dans un choc brutal pour leur colonne. Et ce, jusqu'à la transe.
La police est là pour garantir le calme...
Quand ça ne file pas droit, ils n'hésitent pas à menacer de leurs matraques ou de leurs ceinturons. Cela reste de l'intimidation. J'avais l'impression d'un jeu entre la foule et eux, s'intimidant tour à tour.
Au dessus, c'est le "Pape" du Vaudou béninois. Je devrais dire un des deux, car en fait il y a deux courants religieux Vaudoun, donc deux représentants. Il souhaite la bonne année... Nous sommes le 10 janvier 2014.
A gauche, Denis Quenum, un professeur de littérature à l'Université de Cotonou.
Il jouera le rôle du "guide", que rencontrera Jean-Michel dans le film.
Nous finissons la journée sur la jetée. Ici, un artiste béninois a reconstitué à l'aide d'objets de récup, les silhouettes des esclaves enchaînés qui étaient en partance pour le Brésil...
Criant de vérité...