L'île d'Abu
Par Christiane
Il est donc 11h30, dimanche. Nous quittons le ma'a Tahiti pour rejoindre Abu (l'ami de Jérémie) qui nous attend quelques kilomètres plus loin, à l'épicerie familiale.
Aa est le nom de famille de Abu et Haapu, le nom du village.
Le papa d'Abu, entrepreneur, nous fait visiter la maison qu'il est en train de construire pour sa famille, juste derrière l'épicerie. Elle est entièrement réalisée en béton et possède un étage, ce qui est vraiment rare. Beaucoup de maisons ont des murs en contreplaqué...
Et voilà enfin une photo d'Abu !
Il commence à pleuvoir dru, mais même pas peur, Abu nous amène visiter le fa'apu familial (champ cultivé).
Pour cela, nous grimpons dans le "bébé" d'Abu.
Comme Abu n'a pas encore le permis, c'est Pierre qui conduit comme il peut dans les côtes raides et boueuses...
Il pleut toujours, mais les gouttes ne sont pas froides.
Nous commençons la visite par les séchoirs à coprah (partie blanche de la noix de coco).
Vous vous souvenez, le coprah séché sert à faire du monoi...
Abu nous fait une petite démonstration.
D'un seul coup de hache, il fend la noix de coco en deux, puis armé d'un pitoi, il détache la partie blanche de la noix. C'est très coupant.
Au tour de Pierre...
Couper la noix en deux, ça va, mais retirer le coprah, c'est une autre histoire ! Il faut avoir le coup de main.
Nous traversons ensuite le champ où sont cultivés toutes sortes de légumes et de fruits. A droite, c'est du taro dont la racine a goût à l'artichaut et les tiges font office d'épinards (du fafa).
Il y a des gouttes sur l'objectif, désolée !
Et nous arrivons au bord du lagon.
Bon, ben, c'est gris, mais c'est beau quand même.
Il y règne un grand calme et pour des gens stressés comme nous, ça fait du bien !
Nous nous arrêtons ensuite dans le fa'apu d'un des oncles de Abu situé à quelques centaines de mètres de là.
Les plantes palissées sont des ignames, dont les tubercules peuvent dépasser les 200 kgs.
Les cercles de pierres indiquent l'endroit où ils ont été plantés.
Une dernière petite photo des papayers et nous redescendons sur la baie de Haapu.
Abu nous sort le grand jeu, il a préparé le bateau et va nous amener à la plage. Il pleut toujours, mais on ne désespère pas que le temps finisse par se lever.
Cette fois-ci, c'est Abu qui pilote.
Nous sommes bien mouillés, mais ce n'est pas grave vu que nous avons prévu de nous baigner.
Nous arrivons sur la plage et la pluie s'arrête, il y a même quelques trouées dans les nuages...
Et surprise, c'est la plage sur laquelle nous avions accosté, trois ans plus tôt, en kayak... Elle n'est accessible que depuis la mer.
Le film "Le prince du Pacifique" y a été tourné. Abu et certaines de ses soeurs y ont fait de brêves apparitions en tant que figurants.
Il y a quelques années, il y avait aussi un hôtel de luxe avec des bungalows dans les arbres, mais un cyclone l'a dévasté en 1998.
Abu nous conduit sur les vestiges de la piscine à débordement.
De là, nous grimpons tout droit au sommet de la colline pour rejoindre le rocher d'où Thierry Lhermitte a sauté (dans le film).
C'est tellement raide qu'il nous faut enlever les chaussures pour éviter de glisser.
Nous arrivons enfin au sommet. La vue est superbe, nous surplombons le lagon de plusieurs dizaines de mètres et nous voyons les gros poissons nager autour des patates de corail. D'ailleurs, Abu peste parce qu'il a repéré des carangues et qu'il n'a pas pris son fusil sous-marin.
Mais, pas de chance, la batterie de l'appareil photo nous lâche ! C'est qu'il s'en est passé des choses depuis ce matin, avec le culte, le ma'a Tahiti et tout le reste.
Après un goûter sur la plage (ça faisait longtemps qu'on n'avait pas mangé !) et du masque/tuba autour des patates de corail, nous rentrons chez Abu. Comme nous sommes invités à souper, nous filons nous changer chez Angéli et en profitons pour recharger la batterie de l'appareil photo.
C'est un festin qui nous attend à notre retour ! Il y a Abu, ses parents et trois de ses soeurs avec compagnons et enfants.
Nous sommes chez Bernard et Mariela, le beau-frère et la soeur d'Abu, mais aussi coïncidence, les propriétaires d'Angéli ! Et c'est l'anniversaire de leur fille cadette.
Pendant que certains discutent, d'autres vont pêcher juste devant la maison, au bord du quai. Les poissons sont attirés par la lumière...
Et hop ! Un mulet !
Hélène, une autre soeur, tresse une palme de cocotier, juste à côté des pêcheurs.
Quelle belle journée !
Mille mercis à Abu et à sa famille pour cet incroyable accueil. C'était un vrai bonheur que de partager tous ces moments avec eux.
Demain, la suite de nos aventures à Huahine et de nouvelles belles rencontres en perspective...